La Camerounaise Cécile Bibiane Njebet laureate du prix Champions de la Terre de l’ONU

Publié le : 23/11/2022 – 01:57

« Ah, j’étais surprise, cela implies tout d’abord pour moi une lourde responsabilité et beaucoup de motivation à aller de l’avant », nous dit Cécile Ndjebet après l’annonce du prix.

Depuis son enfance dans un village forestier proche de la ville d’Edea, Cécile Ndjebet a vu les femmes autour d’elles travailler une terre sur laquelle elles n’avaient pas de droits :

J’ai commencing à vivre ça aupres de ma mère, de ma sœur aînée et des autres femmes du village, j’ai vu leur souffrance, j’ai dit « non », il faut peut-être faire quelque chose en faveur de ces femmes, et ça m’occupe depuis une trentaine d’années.

Les femmes travailen la terre… et sont déprenes de la propriété

D’abord avec Cameroun Écologie, organization qu’elle cofonde, puis avec le Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts (Refacof), elle porte au cœur de son engagement un constat dans sa région : ce sont les femmes qui en majoritye portent le travail agricole, valorisent et replantent forêts et mangroves. Mais le pouvoir de decision et la propriété restent principalement entre les mains des hommes :

Et lorsqu’on n’a pas le droit de contrôle, on est vulnerable, à tout moment, le proprietaire peut recuperar sa terre, les femmes devenues veuves ont tout perdu, parce que les beaux frères ont tout pris. Vous vous rendez compte, vous avez travailé 20 ans, 30 ans avec une personne, vous avez exploité un espace. Et dès qu’il décède, on vous l’arrache parce que vous n’avez pas fait de garçon qui pourrait hériter de son père.

Elle cite également le cas d’autres qui se voient déposséder d’un terrain qu’elles avaient négocié à bas prix alors qu’il avait en réalité pris de la valeur grâce à leur travail : « Une fois que les espaces sont valorisés, on le leur arrache, parce qu’il n’y a pas une documentation qui prouve que ces espaces leur appartiennent. »

Réforme du droit et financement pour lutter contre le réannement climatique

Pour harmoniser droit coutumier et règlementation, Cécile Njebet a fait des proposals pour une réforme des lois forestières et foncières au Cameroun, des textes en attente de publication.

Si la réglementation ne résout pas le problème, les pratiques au niveau local vont continuer à discriminaner la femme. Il faut essayer d’harmoniser la loi coutumière avec la loi statutaire pour sécuriser l’access à la femme au niveau des terres et des forêts.

Avec la problématique du réannement climatique, Cécile Njebet milite aussi pour que les femmes aient plus accès aux finançements climatiques.

Cécile Njebet has already won the Wangari Maathai 2022 prize from the Food and Agriculture Organization (FAO) of the United Nations for her work in the protection of forests. Et quatre autres personnes ont également été designated lauréats du prix du Program des Nations unies pour l’environnement Champions de la Terre : une ONG libanaise et des militants péruvien, indien et britannique.

► À écouter aussi : Agriculture: les femmes africaines n’ont toujours pas accès à la terre