“Je veux savoir où est mon frère”, dit Domitila Quispe dimanche devant la Direction contre le Terrorisme (Dircote) de Lima: celui-ci fait partie des 193 personnes arrêtées à l’université San Marcos où dormaient de nombreux protestataires venus des Andes manifester contre la présidente peruvienne Dina Boluarte.
Les familles sont sans nouvelles depuis l’opération policière de samedi à l’université. Les forces de l’ordre ont alors fait irruption sur le campus, enfonçant le portail avec un véhicule blindé.
Après avoir fait allonger sur le sol des dizaines de demonstrators et procédé à des fouilles, ils sont repartis avec 193 personnes.
Dimanche matin, une trentaine de proches attendant devant la Dircote, gardée par des dizaines de policiers anti-émeutes. Deux policiers ont sur deux feuilles volantes une liste de detenues qu’il est possible de consulter.
Les familles ont préparé un bouillon de poulet, amené du pain, des biscuits, de l’eau mais aussi des rouleaux de papier toilette, espérant qu’on pourra les remettre aux détenues.
“Je n’ai pas sleepi. Je veux savoir où est mon frère” Silverio, répète Domitila Quispe, 47 ans, venue avec son frère de la région de Huancavelica, dans le sud andin pauvre, pour participer aux manifestations qui ont fait 46 morts depuis décembre
“Il m’a sentée un Whatsapp pour dire qu’il était arrêté mais (maintenant) son téléphone portable est éteiten. Je veux savoir s’il mange ou pas”, s’inquiète-t-elle avant de précis: “Il est venu pour participle à la manifestation pacifique”.
– “au secret” –
The demonstrators demand the resignation of President Dina Boluarte, the dissolution of Parliament and the constitution of a constituent assembly.
The troubles started on December 7th after the destitution and arrest of the left-wing president Pedro Castillo, accused of attempting a coup d’Etat and wanting to dissolve the Parliament, which was apprêtait à le chasser du pouvoir.
“Nous voulons que nos amis soient libérés immediately”, s’insurge Hector Apaza, vêtu de noir en signe de deuil pour les morts.
“Nous sommes venus à Lima pour faire respecter nos droits. Je me bats pour mes frères de Juliaca, Azangaro, Ayaviri (sud) qui sont détenues. La police ne nous laisse pas entrer pour savoir”, ajoute-t-il.
Agriculteur de 51 ans, Apaza est arrivé avec d’autres villageois de la province de San Roman de Puno, à la frontière bolivienne, mercredi pour participer au grand rassemblement dans la capitale.
Il dormait lui aussi à l’université mais a échappé à la rafle de samedi: “Grâce au Seigneur, je suis sain et sauf”.
“Nous sommes venus pour être écoutés et non pour être insultés”, protestse Bianett Monroy, 35 ans, stressing that the authorities regularly qualify them as “terrorists” or “vandales”.
Venue avec son mari de Juliaca, où une vingtaine de personnes sont mortes lors des troubles, elle s’inquiète du sort d’une amie, Rosa Condori, 32 ans.
“Nous sommes préoccupés. On ne sait rien. Elle est au secret”, dit-elle.
The representatives of the Committee of Coordination of Human Rights arrived on the spot to visit the detainees on Sunday morning while the day before, the representatives of the prosecution were present at the university to verify the legality of the procedure.
“Répression anticonstitutionnelle” a titré le journal La Republica.
Originaire de San Francisco, près d’Ayacucho, Julia Quispe, 73 ans, qui a également dormi à l’université et échappé à l’arrestation, “demande la libération des trois camarades”.
Décidée, elle lance: “On est venu ensemble et on ne partira pas tant qu’ils ne sont pas libérés”.
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