une “démonstration de force et un aveu de faiblesse” du Kremlin

Publié le : 17/09/2022 – 14:51Modifié le : 17/09/2022 – 14:52

Un homme, identified comme Evgeny Prigoginele chef du groupe Wagner, reputed proche de Poutine, harangue des prisonniers. Dans une vidéo publiée mercredi 14 septembre, le financier supposé de la milice Wagner proposes à des dizaines d’hommes réunis dans la cour d’une colonie pénitentiaire russe un “deal” martial. “Si vous faites six mois en Ukraine, vous êtes libres. Mais si vous en arrivez et que vous décidez que ce n’est pas pour vous, nous vous executerons”, déclare-t-il froidement.

Et l’homme de détailler ses conditions : “Le premier péché est la désérence. Personne ne peut être fait prisoner. Personne ne recule, personne ne se rend. Lorsque vous serez formés, on vous dira comment vous comporter. On vous parlera de deux grenades que vous devrez avoir avec vous si vous vous faites prendre.”

Les prisonniers ont cinq minutes pour faire leur choix.

Les méthodes de recruitment de Wagner dans les prisons étaiten déjà connues, tout comme the presence of its mercenaries in Ukraine, où ils sont notably accusés d’avoir participle au massacre de Boutcha. Mais c’est la première fois qu’Evguéni Prigojine reconnoitre publiquement ses liens avec la milice.

Un “atout” dans la manche de Poutine

Pour Lukas Aubin, directeur de recherches à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et auteur deGéopolitic de la Russie(éd. La Découverte), cette vidéo est à la both une “démonstration de force et un aveu de faiblesse” de la part du Kremlin.

“Il n’est pas sûr que Prigojine ait maîtrisé la diffusion de cette vidéo. Elle a pu fuiter sans son accord, explique le chercheur. Mais si la diffusion a été autorisé, on peut penser que Vladimir Putine veut montrer qu’il a d “autres atouts dans sa manche, qu’il lui reste des ressources malgré ses difficulties en Ukraine. Le mercenariat en est nowreis officiellement un.”

La vidéo a fuité quelques jours après que les troupes russés ont abandoned their positions in the face of the counter-offensive led by l’Ukraine dans la région de Kharkiv, dans l’est du country.

Il est en effet impensable qu’Evguéni Prigojine ait pris l’initiative de recruiter dans une prison sans l’aval du Kremlin. La célèbre formation paramilitaire, connue notably pour sa participation à des combats comme des insurrections en Centrafrique et al Mali, jouait jusque-là sur l’ambiguïté de ses relations avec l’État russe. Cela semble révolu révolu.

“S’il choisit de montrer publiquement Prigojine recruter des prisonniers, Poutine cherche à rassurer la population russe, pursuet Lukas Aubin. Il s’agit d’une opération de propagande, il montre qu’il a encore des solutions sous la main, cela peut aussi impressner les Occidentaux et les Ukrainiens, mais cela reste une marque de faiblesse.”

Le besoin de resort à des organizations paramilitaires témoigne en effet de la mauvaise situation de l’armée russe, incapable de recruter sufficient d’hommes pour combattre en Ukraine. Le Kremlin qualifies en effet toujours the conflict in Ukraine d’opération spéciale” et non une guerre, ce qui l’empêche de déclencher une mobilization générale.

Difficultés de recrutement de l’armée

“Envoyer Wagner recruter dans des prisons montre bien qu’il n’y a pas assez de volontaires, rebondit Jeff Hawns, spécialiste des questions militaires russe et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un center américain de recherche en géopolitéque. L’armée russe a une horrible reputation, la plupart des gens disent qu’ils préférient aller en prison plutôt qu’à l’armée… tandis que Wagner benefits encore du prestige tiré de ses opérations extérieurs. Mais cela n’augure rien de bon. “

La session de recrutement pourrait d’ailleurs être le signe de tensions au sein du régime : “Il doit y avoir des conflits internes aux institutions russes, suggests Jeff Harms. Evguéni Prigojine considers que l’armée russe a échoué en Ukraine, il dit donc à Poutine “laissez-moi gérer avec mes gars, je m’en sortirai mieux'”.

Mais il ne faut pas pour autant s’y laisser prendre, affirme l’expert : l’impact de Wagner sera “négligeable” sur le champ de bataille. “Wagner n’est pas une formation d’élite, c’est un ramassis de cas sociaux. Ils ont certes été très efficaces sur des terrains de combat, mais ils affrontaient [avant la guerre en Ukraine, NDLR] des adversaires mal entrains et mal équipées. Rien à voir avec une armée regular.”

There are still cards left in the hands of Vladimir Putin, says Lukas Aubin: general mobilization and nuclear weapons. Mais pour le moment, avance-t-il, cette opération de recrutement dit quelque chose de la stratégie du Kremlin. “Recourir à Wagner permet au pouvoir russe de ne pas appeler à la mobilisation générale, affirme le chercheur. Cette opération de recrutement a d’ailleurs eu lieu dans une prison située dans la république des Maris, une région où vivent des minorités ethniques. C “‘est une façon de mettre à distance la population russe et de la conserver dans une posture passive.”